Aller, on va faire un tour au bar du poète pendu. J’en ai assez de moisir ici. La ville frisonne comme une grosse bête dans l’air frais. La lune est orange. L’automne s’est enfin réveillé.
De par les chemins brumeux
Fight for the right to remain silent
mercredi 22 août 2012
lundi 20 août 2012
Histoire de la peinture, du moyen-âge jusqu'à nos jours
Say, come over here,
let me smell you for one last time
before you go out there
and ruin all of the world, once mine
-Rufus Wainright
Une brume bleuâtre est descendue sur ton jardin. Elle flotte entre les branches de tes hydrangées. Le ciel est gris. On se croirait assis dans jardin anglais abandonné, rongé par la mousse verte, entre de vaporeux fantômes en robes de taffetas. Même ma bière a un arrière-goût de thé noir.
let me smell you for one last time
before you go out there
and ruin all of the world, once mine
-Rufus Wainright
Une brume bleuâtre est descendue sur ton jardin. Elle flotte entre les branches de tes hydrangées. Le ciel est gris. On se croirait assis dans jardin anglais abandonné, rongé par la mousse verte, entre de vaporeux fantômes en robes de taffetas. Même ma bière a un arrière-goût de thé noir.
jeudi 9 août 2012
Le verger, un jour d'apocalypse (redux)
Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts!
- C. Baudelaire
Septembre est mort. Dans le village, on a pendu ses restes blondis aux clôtures des vergers. Hier soir, les enfants ont écrasé les derniers grillons avec leurs bottes de pluie. Ils sont partis dormir, les pieds humides. Leurs bas ont séché sur le radiateur. Puis enfin, octobre s’est réveillé, les yeux bouffis, un matin où le ciel ronflait sous un linceul grisâtre.
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts!
- C. Baudelaire
Septembre est mort. Dans le village, on a pendu ses restes blondis aux clôtures des vergers. Hier soir, les enfants ont écrasé les derniers grillons avec leurs bottes de pluie. Ils sont partis dormir, les pieds humides. Leurs bas ont séché sur le radiateur. Puis enfin, octobre s’est réveillé, les yeux bouffis, un matin où le ciel ronflait sous un linceul grisâtre.
lundi 30 juillet 2012
Carmin-sur-lune (edit)
Ils ont des jardins grands comme des maisons et des étoiles plein le ciel. Mais les hivers sont interminables et même juillet frissonne au soleil. Pas un lieu où on s’attarde. C’est sans doute ce que s’est dit Madame Fogg en grimpant les marches menant à sa chambre. La dernière qui fait cric crac. C’est dans sa chambre qu’elle s’est pendue. Là où je dors. Mon patron m’avait fait les gros yeux quand j’avais dit que je ne voulais pas du motel. La maison de la défunte ferait l’affaire. Oui, oui. Je savais qu’il n’y avait qu’une chambre. Oui, oui. Je savais combien de jours le corps était resté suspendu au plafond. Comme un jambon fumé. Tant pis. Rien à craindre des morts. Que de vieux sacs lourds de poussière d’os au bout de la ligne. Mais les morts ont tout à craindre des vivants. Les dernières traces de leur passage reposent avec nous. Petites choses fragiles.
Appartements (edit)
Le 568- Nocturne
Le jeune homme dort entre cendrier et crucifix. Veillé par le Christ fixé au-dessus du divan par l’ancien locataire. La lumière de la pleine lune filtre à travers les rideaux. Elle découpe la silhouette du dormeur qui s’agite dans son sommeil. Son esprit en proie à un cauchemar éthylique; le divan troué se transforme en épave hantée. Et le tapis est un marécage où s’enfoncent les bouteilles vides. Des cris résonnent à travers les murs. Le jeune homme dort toujours. Dans les recoins sombres du salon, les araignées frissonnent. C’est l’heure des loups-garous. Il a oublié de verrouiller la porte.
Le 566- Nature morte
L’enfant a dessiné une forêt noire sur le grand mur blanc de sa chambre. Ses cheveux farouches, emmêlés par le sommeil. Toute la nuit, les cris de ses parents. Un langage lointain qu’il comprend mal. Des accents aussi amers que la marmelade. Mais, ce matin, l’appartement est silencieux. Les parents glanent quelques heures de sommeil entre les draps sales du grand lit. Des renards rôdent dans la forêt crayonnée. Pieds nus sur le matelas, l’enfant s’étire pour esquisser de gros nuages au-dessus de la cime des arbres. Avec ses ongles, il pèle la peinture qui s’écaille. L’enfant n’aime pas le blanc. Des murs lumineux qui l’empêchent de dormir. Il attend le réveil des parents. Entre les lézardes, la forêt pousse et foisonne, avale les murs.
Le 564- Le temps perdu
Tu lèves les yeux de ton livre, écoutes le bruit sec de l’enfant qui trotte au-dessus de nos têtes. Tu soupires, engourdie par le soleil de l’après-midi. Tu penses à ton enfance solitaire, assise à la fenêtre de ta chambre: « Je me souviens encore... » Ta voix se perd entre les coussins du sofa. Je prends une gorgée de thé. Goût de fleurs. Fanées. Comme tes souvenirs. L’enfance est loin de nous ; la mort un peu plus près. Mais la journée vient de commencer et recommencera peut-être demain. Les après-midi sont longs. Tu as tout le temps de finir ton roman.
Le 570- Sortie de secours
S’asseoir sur le toit de l’immeuble. Un peu plus près du ciel, dans le sillage des avions. À nos pieds, la ville s’étend comme un tapis d’herbes sauvages. Partager une cigarette et un coucher de soleil pour finir la journée. Chercher une sortie de secours à ce huis clos estival ; loin des conversations étouffées des voisins, loin des postes de radio, loin de la promesse du matin. Toi et moi et le ciel. On étend les bras pour compter les oiseaux qui passent au-dessus de nous. Ils reviennent du nord aujourd’hui. Sur le toit de l’immeuble, le ciel semble encore loin. On rentre par la fenêtre avec le vent du soir, un peu triste de ne pas savoir voler.
Le jeune homme dort entre cendrier et crucifix. Veillé par le Christ fixé au-dessus du divan par l’ancien locataire. La lumière de la pleine lune filtre à travers les rideaux. Elle découpe la silhouette du dormeur qui s’agite dans son sommeil. Son esprit en proie à un cauchemar éthylique; le divan troué se transforme en épave hantée. Et le tapis est un marécage où s’enfoncent les bouteilles vides. Des cris résonnent à travers les murs. Le jeune homme dort toujours. Dans les recoins sombres du salon, les araignées frissonnent. C’est l’heure des loups-garous. Il a oublié de verrouiller la porte.
Le 566- Nature morte
L’enfant a dessiné une forêt noire sur le grand mur blanc de sa chambre. Ses cheveux farouches, emmêlés par le sommeil. Toute la nuit, les cris de ses parents. Un langage lointain qu’il comprend mal. Des accents aussi amers que la marmelade. Mais, ce matin, l’appartement est silencieux. Les parents glanent quelques heures de sommeil entre les draps sales du grand lit. Des renards rôdent dans la forêt crayonnée. Pieds nus sur le matelas, l’enfant s’étire pour esquisser de gros nuages au-dessus de la cime des arbres. Avec ses ongles, il pèle la peinture qui s’écaille. L’enfant n’aime pas le blanc. Des murs lumineux qui l’empêchent de dormir. Il attend le réveil des parents. Entre les lézardes, la forêt pousse et foisonne, avale les murs.
Le 564- Le temps perdu
Tu lèves les yeux de ton livre, écoutes le bruit sec de l’enfant qui trotte au-dessus de nos têtes. Tu soupires, engourdie par le soleil de l’après-midi. Tu penses à ton enfance solitaire, assise à la fenêtre de ta chambre: « Je me souviens encore... » Ta voix se perd entre les coussins du sofa. Je prends une gorgée de thé. Goût de fleurs. Fanées. Comme tes souvenirs. L’enfance est loin de nous ; la mort un peu plus près. Mais la journée vient de commencer et recommencera peut-être demain. Les après-midi sont longs. Tu as tout le temps de finir ton roman.
Le 570- Sortie de secours
S’asseoir sur le toit de l’immeuble. Un peu plus près du ciel, dans le sillage des avions. À nos pieds, la ville s’étend comme un tapis d’herbes sauvages. Partager une cigarette et un coucher de soleil pour finir la journée. Chercher une sortie de secours à ce huis clos estival ; loin des conversations étouffées des voisins, loin des postes de radio, loin de la promesse du matin. Toi et moi et le ciel. On étend les bras pour compter les oiseaux qui passent au-dessus de nous. Ils reviennent du nord aujourd’hui. Sur le toit de l’immeuble, le ciel semble encore loin. On rentre par la fenêtre avec le vent du soir, un peu triste de ne pas savoir voler.
dimanche 27 mai 2012
Pour emporter
“Sometimes life is merely a matter of coffee and whatever intimacy a cup of coffee affords.”
- R. Brautigan
Moi, je n’avais rien demandé. J’avais prévu passer mon samedi matin devant la télé, à zapper entre le téléjournal et les dessins animés. Mais me voilà assise en face de toi, dans un Tim Hortons déserté au bord de l’autoroute.
lundi 14 mai 2012
Du Jazz avec l'apocalypse
Front contre le mur de l’immeuble voisin, j’essaye de cracher la fumée qui étrangle mes poumons alors que mon logement part en flamme.
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