vendredi 12 août 2011

Toska

No single word in English renders all the shades of toska. At its deepest and most painful, it is a sensation of great spiritual anguish, often without any specific cause. At less morbid levels it is a dull ache of the soul, a longing with nothing to long for, a sick pining, a vague restlessness, mental throes, yearning. In particular cases it may be the desire for somebody of something specific, nostalgia, love-sickness. At the lowest level it grades into ennui, boredom.

- V. Nabokov

Rasoir

Poésie

jeudi 4 août 2011

Fragment

"I hated everyone" said the sun
- J.J

Ce matin, je me suis réveillé de bonne heure, l’âme encore toute tordue et le regard rouillé. Lorsqu’on se réveille sans avoir vraiment dormis, le silence bourdonne toujours un peu plus fort. On pouvait même entendre la Vieille Fille ronfler sous le soleil jaune. Je suis descendu à la cuisine mettre l’eau à bouillir.

En dormant

Poésie
   
  

mercredi 3 août 2011

Toujours valide

Il n'y a pas de loi obligeant tous les romanciers à écrire comme Henry Miller ou Jean Genet.

- H. Murakami
 

mardi 2 août 2011

Manouche

I'll tell you all my secrets, but I lie about my past
     - Tom Waits

Je l’ai revue un matin, agonisante, son corps reposant entre les feuilles mortes et le chiendent.

Le monde, un lundi matin

Cela fait peut-être un peu trop longtemps qu'on ne s’est pas parlé et j’ignore même si cette lettre se rendra à toi. Mais qu’importe, le temps passera de toute façon.

Sa majesté de Montréal

Les oiseaux

Par la fenêtre, j’ai vu un oiseau mourir. Étrange. Habituellement, les oiseaux se posent sans problème sur les lignes de tensions.

lundi 1 août 2011

Passeport

Selon le gros chat gris, les gitans étaient arrivés au village deux jours plus tôt.

Sécheresse

Me voici. C’est moi qui se tiens au bord de la route. On pourrait presque croire que j’attends le bus. Sauf qu’ici, aucun bus n’est jamais passé. 

Purgatoire

Six heures du matin passée dans le premier diner trouvé sur la route. C’est l’heure où les nomades s’arrêtent un moment pour regarder le soleil se lever derrière les nuages gris. Je finis de lire le journal alors que tu regardes ton chocolat chaud refroidir sans dire un mot. Les naufragés n’ont jamais grand chose à se dire. Par la fenêtre, je peux voir l’épave fumante de la Vieille Fille échouée sur le terrain vague, derrière le restaurant.

Les vergers

Texte mal aimé :(

***

Juillet est mort; on a empalé ses matins clairs sur un échalier de branches mortes. Les enfants ont écrasé les derniers grillons de leurs grosses bottes jaunes. Ils iront se coucher les pieds humides. Les miaulements des chats errants hanteront leurs rêves. Enfin, octobre se réveillera les yeux bouffis, un matin où le ciel ronflera sous un linceul grisâtre.

Butane

Je redoute l’hiver parce que c’est la saison du confort.
-A.R.

On a peint des mots sur les murs du village : « Le bonheur vous attend au détour de chaque prière ». Alors que je dessine dans un coin de la pièce, dehors on brûle des livres pour chasser le froid. Par la fenêtre, on voit de grandes flammes se dresser vers le ciel. Dans la cuisine, l’eau chauffe sur le rond alors que Percy s’est assoupie près du foyer électrique. J’attends la fin de l’hiver comme d’autres attendent le journal au bout d’une nuit blanche.

Tasséomancie

II me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui? - C'était hier l'été; voici l'automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.

C. Baudelaire



But he was unmoved, and cried: "If I am mad, it is mercy! May the gods pity the man who in his callousness can remain sane to the hideous end!"
H.P. Lovecraft











La pluie aura tôt fait de ronger les fondations de notre village.

La jarre à biscuits

Sous le sapin, la crèche de ma grand-mère. Joseph a les cheveux qui disparaissent sous un drôle de chapeau. On dirait un cowboy, prêt à disparaître avec le soleil couchant. Marie, les joues rouges, regarde un enfant couché sur la paille, mort de froid. Son corps de plastique luit sous les lumières de Noël.

Quoi

Poésie


Le potager

Ce matin, je me suis réveillée l’âme tordue et le cerveau rouillé. Parfois, il suffit d’un tremblement de terre pour que le ciel s’écroule.